Alors que les élections législatives de 2024 approchent à grands pas, une nouvelle dynamique semble émerger sur la scène politique française. Les artistes musicaux, engagés et influents, se positionnent de plus en plus contre l’extrême droite. Leur voix, porteuse de messages forts, pourrait bien être le fer de lance d’une révolution politique inédite.
Le monde de la musique s’agite à l’approche des législatives
À quelques jours des élections législatives 2024, le Rassemblement National (RN) semble en position de force selon les derniers sondages. Face à cette montée inquiétante, de nombreuses voix du monde de la musique se sont élevées pour tenter de faire barrage à l’extrême droite. Plus de 500 artistes, dont les chanteurs Miossec, Eddy de Pretto et Clara Luciani, ont récemment pris position contre cette idéologie lors d’une tribune publique. Toutefois, l’unanimité est loin d’être atteinte dans ce milieu hétérogène.
Les efforts dispersés du monde de la chanson
Comparé aux années 80, le secteur musical semble moins unanime dans sa lutte contre le RN. Les figures emblématiques de cette époque, comme Jean-Jacques Goldman, Téléphone ou Indochine, étaient en première ligne contre le Front national. Aujourd’hui, bien que des artistes comme Benjamin Biolay et Angèle appellent à voter contre l’extrême droite, ils n’ont pas réussi à mobiliser un mouvement aussi puissant et uni que leurs prédécesseurs.
Les voix engagées des jeunes artistes
La nouvelle génération ne reste cependant pas muette. Des artistes comme November Ultra et Angèle utilisent leurs plateformes pour plaider contre le RN. November Ultra, par exemple, a dû faire face à des réactions violentes après avoir pris position publiquement pour le Nouveau Front Populaire (NFP). Malgré tout, elle persiste en soulignant l’importance de ne pas se limiter à un simple rôle de divertissement.
Les rappers montent au créneau
Du côté du rap, peu de figures majeures ont choisi de s’engager ouvertement. Toutefois, des voix comme celles de Soprano et Oli (du duo Bigflo & Oli) ont pris position publiquement. Soprano a rappelé les origines du parti RN et leurs conséquences violentes, tandis qu’Oli incite ses fans à voter pour contrer la montée de l’extrême droite. Cependant, d’autres poids lourds du genre, comme Ninho et Jul, restent silencieux.
La scène jazz et classique : une mobilisation plus discrète mais puissante
Le pianiste Thomas Enhco a exprimé des préoccupations profondes sur les réseaux sociaux, mêlant témoignages personnels et appels à l’action politique. Il critique le rôle ambigu du gouvernement actuel et rejette toute équivalence entre l’extrême droite et la gauche. D’autres artistes de la scène jazz et classique, comme Alexandre Tharaud, ont également pris position en dépit des risques financiers potentiels.
Liste des artistes engagés :
- Miossec
- Eddy de Pretto
- Clara Luciani
- Benjamin Biolay
- Angèle
- November Ultra
- Soprano
- Oli (Bigflo & Oli)
- Thomas Enhco
Bérurier Noir : un hymne intemporel contre l’extrême droite
La chanson «Porcherie» de Bérurier Noir incarne toujours un puissant «bouclier artistique» contre l’extrême droite. Quarante ans après sa création, le refrain «La jeunesse emmerde le Front national» continue de résonner lors des manifestations, renforçant son statut d’hymne anti-fasciste. Cette persistance montre que, malgré un engagement moins bruyant de la nouvelle génération, le message reste gravé dans la culture musicale française.