« Au début de mon parcours, j’étais seul sur scène »
Jean-Michel Bourdier, guitariste passionné et précurseur du jazz manouche en Dordogne, se remémore ses débuts dans un univers musical qui n’était pas encore à la mode. Son groupe, Djangophil, célèbre pour sa longévité, a su s’imposer dans un secteur en pleine évolution. Aujourd’hui, alors qu’il célèbre les 25 ans de Djangophil, Jean-Michel partage son parcours fascinant, ses défis et ses rêves pour l’avenir.
Les débuts solitaires d’un passionné
Dans les années 1990, Jean-Michel Bourdier se lance dans le jazz manouche, un genre qui à l’époque peine à susciter l’intérêt du grand public. « Au début de mon parcours, j’étais seul sur scène », témoigne-t-il en évoquant ses premières expériences musicales. Il ne trouvait personne pour l’accompagner, une situation qui aurait pu décourager de nombreux musiciens. Au lieu de cela, il a choisi de persévérer, convaincu du potentiel de cette musique qu’il aimait tant.
Une rencontre déterminante
La chance sourit à Jean-Michel lorsqu’il croise la route de la famille Dauher, des passionnés de musique manouche qui résident à Bergerac. « On s’est apprivoisés mutuellement, et c’est là que ma progression a véritablement commencé », se souvient-il. C’est grâce à cette famille qu’il a pu apprendre et perfectionner son art dans une atmosphère conviviale empreinte de passion.
Cette nouvelle dynamique lui ouvre les portes de rencontres inoubliables, comme celle avec David Reinhardt, petit-fils de la légende Django Reinhardt. Les sessions musicales au domicile de Jean-Michel deviennent des moments précieux d’apprentissage, où l’inspiration coule à flots.
Une carrière parsemée de festivals
Au fil des années, Jean-Michel et son groupe Djangophil se produisent dans de nombreux festivals prestigieux, dont le célèbre festival Django Reinhardt à Samois-sur-Seine. Pendant dix ans, ils partagent la scène avec des artistes de renom, contribuant à la vitalité de la scène jazz en France. Ce parcours les mène de Jazz in Marciac aux 24 heures du swing à Monségur, renouant avec la richesse et l’authenticité de cette musique.
Il témoigne d’une époque florissante pour le jazz manouche, avec un regain d’intérêt observé entre 2006 et 2016, porté par des artistes comme Sanseverino et Thomas Dutronc. « Il y avait une vraie émulation », observe Jean-Michel. Toutefois, le rythme de l’engouement semble aujourd’hui moins intense. Il continue néanmoins à s’investir, soutenu par une passion intacte.
L’humilité d’un musicien dévoué
Bien qu’il ait su se faire un nom et bénéficie du soutien de marques comme Optima, Jean-Michel reste humble face à son parcours. Sa femme Bernadette, qui a rejoint le groupe en 2005, le décrit comme quelqu’un qui « n’a pas voulu avoir de carrière ». Enthousiaste mais séducteur, il admet que les déplacements et les nuits à l’hôtel ne l’attiraient pas. Aujourd’hui, il se sent en paix avec lui-même et avec le choix de la modestie.
Vers de nouveaux horizons
Alors qu’il entame une nouvelle étape de sa carrière, Jean-Michel et Djangophil préparent la sortie de leur 15ème CD prévu pour 2025, qui devrait inclure des morceaux live inédits. Les rendez-vous sur scène se dessinent déjà à l’horizon, lui permettant de se reconnecter avec son public, tout en continuant à faire vivre le jazz manouche à Bergerac et au-delà.
Le parcours de Jean-Michel Bourdier est une véritable histoire d’amour entre un homme et sa musique, où chaque note résonne comme un hommage à ceux qui l’ont inspiré et aux défis qu’il a relevés avec brio. L’histoire ne fait que commencer.